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Enfant

Peinture abstraite architecturale

Accueillir l’enfant nécessite une approche spécifique dans l’invitation qui le plus souvent lui est faite par son/ses parents, ou leurs substituts, à venir consulter. La particularité de l’enfant du plus jeune âge est qu’il est parlé par ceux et celles qui s’en occupent, des fois avant même sa conception. Il arrive en effet que les parents expriment avant sa naissance ou ses premiers mots, leurs désirs ou leurs craintes à son propos. A ce tissu de discours se croise la rencontre avec cet enfant là, qui dès ses premiers jours exprime des traits bien à lui et confirme ou contredit ces attentes.

 

Il se peut que l’enfant parvienne à exprimer les raisons qui l’amènent à venir consulter, selon son âge et son niveau d’expression et toujours à sa manière. Mais le plus souvent ce sont les adultes qui, au début, expliquent ce qui leur semble poser problème et faire souffrance. Il existe bien des manières dont les enfants trouvent à s’exprimer également, par leurs dessins, constructions, ou leurs jeux, lorsqu’ils n’ont pas encore les outils suffisants pour parler comme les plus âgés. Aussi l’enfant doit être reçu comme un sujet à part entière, déjà pris dans des rapports sociaux en environnementaux, une histoire qui le précède et présentant une personnalité, des capacités et un mode de relation singuliers.

 

La souffrance de l’enfant s’exprime fréquemment au lieu même du corps : que ce soit dans le champ dermatologique (rougeurs, exéma…), digestif (énurésie, encoprésie, rétention, maux de ventre, refus de manger ou insatiabilité…),  neurologique ou psycho-physiologique (fatigue, excitation, maux de  tête, insomnies et difficultés de sommeil…).

Il se peut qu’elle s’exprime dans la sphère des apprentissages (troubles des  apprentissages ou des acquisitions comme le retard de langage et dans l’autonomie), ce qui peut entrainer des inquiétudes ou des rapports conflictuels avec les parents et avec l’école. Parfois des orientations spécifiques sont proposées par l’école, selon l’ampleur de leur difficulté (ULIS, SEGPA…) ou au contraire de leur avance dans ce domaine (enfants précoces ou haut-potentiel). Ces écarts par rapport à ladite « norme » entrainent souvent des questionnements qui peuvent être abordés en séance avec les parents et l’enfant.

 

Certains enfants présentent des difficultés dans le champ relationnel et des conduites : difficultés de séparation, inhibition (timidité), extraversion, impudeur, isolement social et affectif, ou au contraire violence et agressivité (verbale ou agie, insultes, coups, conflits à répétition), avec les enfants et/ou les adultes, ainsi que la fratrie (jalousie et rivalité fraternelle). Il arrive qu’ils s’opposent à l’autorité, développent des attitudes de provocation, refusent de répondre à leurs impératifs… Ces conduites peuvent recouvrir des questionnements divers, liées à leur place dans la famille ou le social et à leur identité (sexuée ou de genre, de race, de milieu social). Parfois ils présentent des pathologies plus graves qui ont été ou peuvent être diagnostiqués par des médecins (hyperactivité/TDAH, Troubles Envahissants du Développement/TED, Troubles du Spectre Autistique/TSA), psychiques et ou médicales (maladies). Les enfants peuvent également présenter des symptômes consécutifs à un traumatisme (syndrome de stress post-traumatique) ou à un deuil comme ils peuvent présenter une dépression authentique.

Dans tous les cas il convient, avant de proposer un cadre de psychothérapie, de considérer ces phénomènes comme signe ou responsables  d’une souffrance qu’il est nécessaire d’accueillir avec respect, bienveillance et précision, pour en dégager les enjeux et les causes qui sont souvent, à première vue, difficiles à saisir.

Il arrive également que l’enfant évolue dans un contexte de conflit familial ou parental (divorce, absence d’un parent, placement…), d’une configuration familiale particulière (famille monoparentale, homoparentalité) ou que les parents ou leurs substituts se montrent épuisés ou excédés par ces difficultés ou leurs propres difficultés et perdent leurs moyens ou leur sang-froid. Dans ces cas il s’avère nécessaire de délimiter ensemble les enjeux qui concernent l’enfant en propre et de soutenir les parents dans leur rôle. Les parents peuvent être reçus seuls, ensemble ou séparément à certains moments. La règle de neutralité bienveillante leur est aussi appliquée et n’est jamais question de les culpabiliser mais de les soutenir dans leur responsabilité. Ils doivent tous deux, quand cela est possible, donner leur accord et être informés qu’une psychothérapie se met en place pour leur enfant et sa psychothérapie ne doit pas faire l’objet ou être l’instrument d’un conflit quel qu’il soit entre eux.

Dans certains cas il faudra d’abord que l’enfant consulte un pédopsychiatre avant de débuter un travail de thérapie. De même, aucun compte-rendu ou communication autre que nécessaire avec un praticien du soin soumis au secret (avec accord des parents et de l’enfant) ne sera réalisée. Au même titre que les adultes, l’enfant a un droit au secret et à l’intimité.

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